… à la rencontre des personnes en situation de vulnérabilité,
des familles, et du personnel soignant ou encadrant.
Pour divertir ? Bien plus que cela Mâdame !
Pour Rire. Chanter.
Faire danser les coeurs.
Retrouver notre Jubilation Intérieure.
S’éveiller, en douceur, avec bonheur …
Depuis 2007, Clownenvie intervient auprès des personnes déficientes de tous âges, souffrant d’un handicap, de maladie ou en fin de vie.
Chaque semaine, Rose Bonbon va à la rencontre de résidents de France : à Paris, en Rhône-Alpes, depuis peu dans le Nord-Pas-de-Calais, au sein de Foyers de Vie, ESAT, IME, EHPAD, USLD, Maisons de retraite, Hôpitaux…
Une grande aventure et de vrais liens qui se tissent …
Alléger, faire surgir la joie dans les moindres recoins,
avec sa Vérité, sa naïveté, et une intense jubilation,
Révéler la Vie …
« Mon rapport à l’autre passe avant tout par le langage émotionnel du clown, je parle « de coeur à coeur ». L’échange est énergie et empathie. L’énergie circule avec chacun là où il en est, par un regard vrai, un partage improvisé …
J’utilise la musique -accordéons diatonique et chromatique- et le chant, le jeu, la confidence amusée, les histoires inventées … »
Photos www.philippehervouet.com/galerie
Clown en Vie, par Nathalie dite « Rose »
« Chaque jeudi, vêtue de mes plus beaux atours de Rose bonbon, je rends visite aux 40 résidents de l’étage, dans la salle commune et aux chevets.
Une grande aventure et de vrais liens qui se tissent de semaine en semaine.
Mon rapport à l’autre passe avant tout par le langage émotionnel du clown, je parle « de coeur à coeur ». J’utilise la musique -accordéon diatonique- et le chant, le jeu, la confidence amusée, les histoires inventées … Emile l’accordéon connaît quelques standards de la chanson française (la Java bleue, j’ai la mémoire qui flanche, mon amant de st Jean, …), des valses, tangos et polkas, ainsi que des comptines enfantines que l’on me réclame !
Un jeudi comme un autre … :
Je reçois un accueil chaleureux qui me met en joie et me donne envie de chanter et danser. Les salutations sont toujours individuelles et prennent le temps nécessaire à la rencontre.
Mme Rosa S. déborde d’enthousiasme. Souvent accompagnée de sa fille, elle apprécie les morceaux connus de mon répertoire, bat la mesure, applaudit « encore, encore » et « merci, merci, à bientôt petit clown ».
Mme Julie G. m’a offert une pochette avec des collages de cœurs et de publicités. Nos échanges sont toujours très chaleureux, elle attend nos salutations avec impatience.
La plus remarquable anecdote est avec Mme Angèle V. Elle m’a accueillie à nos débuts avec de secs « merde, merde, merde, je ne veux pas vous voir ! merde ! » … Le rapport cœur à cœur du clown provoque parfois des réactions bien extrêmes ! Aujourd’hui Mme V. manifeste sa joie lorsque j’arrive « ça fait plaisir de vous voir ! », elle fredonne systématiquement dès les premières notes d’accordéon, réclame les paroles pour chanter, et s’est plainte de mon absence une semaine où je n’ai malheureusement pas pû m’y rendre. Une métamorphose !!
Mme Cécile B. imite le lion et joue à me faire peur avec beaucoup de facétie. Discrète mais attentive lors des partages musicaux, elle m’a offert 2 dessins : des visages féminins dessinés de sa main.
Mme Raymonde T., dans sa chambre, suit de près les aventures d’Emile l’accordéon. Elle bénéficie de la primeur de mes nouveaux morceaux et suit les progrès chaque semaine. Taciturne en parlant d’elle, elle s’amuse de mes péripéties et rit alors beaucoup.
Mme Thérèse G. a plaisir à faire se rencontrer son chien Toutou, une peluche à qui « il ne manque que la parole » dit-elle, et Kuran, mon singe rose venu d’Inde.
Mr René A. est chaque journée au chevet de sa femme Yolande. Il accueille ma visite dans leur chambre comme un cadeau et avec délicatesse. Il réclame les dernières nouvelles d’Emile l’accordéon, de Victor –une marionnette en cure chez le kinésithérapeute- et de Kuran le singe rose. Mme Yolande A. manifeste sa présence du regard.
La rencontre avec Mme Madeleine D. reste délicate aujourd’hui, mais elle évolue. Les aides-soignantes évoquent de remarquables progrès dans son comportement, d’ordinaire virulent, depuis ma venue. Elle et moi sommes passées par plusieurs étapes : Le premier accueil fût difficile « vous êtes folle, vous êtes moche, allez-vous en ! », je suis restée à distance. Après quelques semaines, nous nous sommes apprivoisées et cela a permit quelques échanges agréables « je vous remercie, vous êtes sympathique ». Ces derniers temps, les critiques « moins fort la musique ! » et une visible fermeture ont repris le dessus. Je cherche une porte d’entrée, doucement …
Ma visite dans la chambre de Mr Alexandre D. est très brève mais cordiale. Je le salue et lui souhaite une très bonne journée. Il accueille cela avec un plaisir visible et quelque intérêt. Il ne manifeste plus la peur d’être envahit exprimée lors de mes premières venues. Cet échange pourra se prolonger …
Mme Odette G. me dit avoir toujours beaucoup de plaisir à me voir, elle a une préférence pour Mon amant de Saint-Jean qu’elle écoute attentivement.
Mme Marie-Thérèse P., très agitée dans son lit, réclame fréquemment J’ai la mémoire qui flanche pour pouvoir chanter elle-même, aujourd’hui elle connaît pratiquement les 5 couplets par cœur.
Mme Aimée V., rencontrée il y a peu, chante et danse joyeusement.
Mme T. a beaucoup d’anecdotes sur les clowns qu’elle aime particulièrement, elle chante et ne tarit pas d’éloges à mon égard.
Mr Noël M. a plaisir à discuter et réclame ma venue quand son sommeil de l’après-midi ne lui a pas permit d’entendre l’accordéon.
Son voisin Mr André B., d’une nature angoissée, est de plus en plus détendu lors de ma visite que j’ai d’abord faite brève pour respecter son trouble.
Certains personnes libèrent une parole et déversent à l’occasion un trop plein d’émotions. Je ne comprends pas toujours le sens des mots employés et me mets alors en empathie émotionnelle pour recevoir leurs propos.
Mr Patrice L., par exemple, ne me reconnaît pas. Nous nous saluons tantôt chaleureusement, tantôt courtoisement, néanmoins il me parle et est très présent. Un mardi il m’a adressé la parole comme à une secrétaire, visiblement inquiet d’une tâche qui n’aurait pas été faite. Malgré l’équivoque et ses propos incompréhensibles, je l’ai clairement rassuré : la mission serait réalisée. Cela l’a aussitôt apaisé.
Deux résidentes, en salle lors de ma venue, ne parlent jamais et restent distantes lorsque je les salue mais elles battent la mesure ou fredonnent lorsque la musique et le chant retentissent, une joie !
Mme Clémence D., a cordialement et fermement refusé ma visite au début. Elle m’a depuis invitée à deux reprises pour m’offrir des chocolats ou m’indiquer les framboisiers du dehors. Elle vient de temps en temps écouter l’accordéon dans la salle commune.
Mesdames Anne Mary P., sa voisine Paulette H., et Lucette B. recherchent surtout la discussion. Elles apprécient mes visites régulières, Rose Bonbon également …
Mme Claire H. danse, sourit et exprime beaucoup de joie lors de ma visite.
Mme Marthe D. m’accueille avec chaleur.
Et tant d’autres …
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